Art et industrie ? Monde du travail et utopie ?

Dès le XIXe siècle, la mécanisation est dénoncée comme un asservissement de l’humain à la machine, génératrice de malaise social et de laideur, l’insupportable aliénation au travail dans la société industrielle.
Il n’empêche, l’ère industrielle se révèle une véritable mine de thèmes, de sujet pour des artistes qui posent la question de l’esthétique industrielle. 
Lionel Walden, Joseph Mallord William Turner, Adolph Menzel, Claude Monet, Alfred Sisley, Camille Pissarro, Ignace-François Bonhommé, Joseph Layraud, Maximilien Luce, Édouard Vuillard, Paul Signac, André Rixens, Plinio Nomellini, Fernand Cormon, Raoul Dufy, Juan Gris, František Kupka, Natalia Gontcharova, Michel Larionov,  Fernand Léger ponctueront de leurs œuvres notre parcours…
Le chemin de fer, la vapeur, les gares, les usines, les machines, la vitesse, le dynamisme, l’électricité, les femmes et les hommes au travail, autant de thèmes nouveaux questionnant la notion de progrès… 
La même société industrielle accouchera bientôt de la guerre et des totalitarismes qui rendront suspecte l’idée même « d’âge d’or », avant que l’annonce de la catastrophe écologique finale ne ressuscite au XXIe siècle la nostalgie d’une nature originelle.
Toutefois, pour Paul Signac, l’idéal est à construire. Un idéal qui mêle la quête politique de l’hédonisme et une attente de l’émancipation des servitudes du travail par le progrès technique. Ainsi a-t-il intitulé une de ses toiles,
« Au temps d'harmonie. L'âge d'or n'est pas dans le passé, il est dans l'avenir » (1893-1895).